Après quelques mois où les soucis ont monopolisé bonne part de notre énergie, il était plus que temps de repartir vérifier si l’herbe était plus verte ailleurs. Nous avions choisi Rome pour notre premier voyage de l’année, comme un avant-goût de notre projet de road-trip italien cet été.
Nous avions donc 4 jours pour assouvir notre besoin de dépaysement. En réservant suffisamment tôt, nous avons déniché l’aller-retour à 78 euros par personne, sans bagage en soute, avec des horaires parfaits : arrivée à Fiumicino le samedi vers 10h, et retour à Zaventem le mardi vers 23h.
Le premier contact avec l’aéroport de Rome est efficace : fléchage impeccable vers les bus, plusieurs compagnies offrant une navette vers le centre ville à coût raisonnable (entre 6 et 8 euros, cinquante minutes de trajet).
Nous avons séjourner dans un bed and breakfast correct, à prix rikiki : 190 euros pour trois nuits dans une chambre double avec salle de bain privative. La salle de bain est à l’extérieur de la chambre, et il faut donc traverser le couloir pour se rendre au bagno. Mais à ce prix là, on ne va pas chicaner. Par contre, le petit déjeuner manque de produits frais. Après avoir goûté aux croissants industriels, nous nous contenterons du café, pour aller déguster ailleurs de ces spécialités italiennes à tomber.
Comme c’était la première visite de Sam, nous avons fait le tour des grands classiques : tour en bus (ma manie pour découvrir l’ampleur et l’ambiance d’une ville), suivi du Colysée, de la Piazza di Venezia (à couper le souffle) et des ruelles alentours le premier jour. Le lendemain, direction le nord de la ville : musée d’art contemporain, parc et Villa Borghese, Piazza del Popolo où un guitariste nous a servi une cover de Nothing else matters au centre de la place qui m’a rendue un peu nostalgique, je pense que c’était le but.
Étonnamment, alors que nous ne sommes qu’au début du printemps et en dehors de toute période de congé scolaire, il y a déjà pas mal de touristes, dont des familles traînant leurs ados récalcitrants vers les vieilles pierres et les rues pavées. Certes. Je ne suis pas sûre que j’aurais apprécié Rome à 15 ans, encore moins sous la pluie. Car c’est là un des couacs de notre bref voyage : nous avons eu quatre jours où le ciel bleu alternait avec une pluie très abondante, au point que le Tibre débordait… Impressionnant !
Le troisième jour, nous sommes partis de bonne heure découvrir le Panthéon, la Piazza Navona, la Fontaine de Trévi et Santa Maria della Pace (il me faut toujours une église par voyage, allez savoir pourquoi.) En soirée, nous avons poussé jusqu’au Trastevere, et ses ruelles qui me rappellent Namur.
Le mardi, deux points majeurs nous attendaient : au matin, le Vatican et la Place Saint-Pierre. La démesure et l’opulence, de ces étalements de richesse qui me donnent littéralement des boutons. Mais imaginez un instant que ces bâtisses ont été construites au 16e et 17e siècle rend soudain la chose absolument admirable. 120 ans pour construire une basilique, cela veut dire que des générations entières y ont travaillé sans voir le fruit de leur labeur. Et on râle quand un chantier dure trois ou quatre ans. Fichtre.
L’après-midi était consacré à un musée communal que j’avais repéré avant de partir, un de ces endroits insolites et méconnus, que l’on se félicite après coup d’avoir visité : la Centrale Montemartini.
C’est une ancienne centrale électrique – l’odeur atteste encore de l’activité industrielle des lieux – reconvertie en musée des statuaires antiques. Le marbre blanc et la fonte, un contraste aussi surprenant qu’efficace.
Gourmands que nous sommes, nous ne pouvions quitter Rome sans visiter Eataly, la halle à mi chemin entre le magasin et le restaurant, où nous avons testé quelques petits plats sympas. C’est certes un arrêt commercial, mais bon sang que c’était bon.
Les +
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La Galeria Nazionale d’Arte Moderna : nous avons visité ce musée à la fin de l’exposition “Time is out of joint”, littéralement “Le temps est désarticulé”, une réplique de Hamlet à l’origine de quelques oeuvres déroutantes. Quelle surprise de découvrir dans ce musée décentré des oeuvres de Klein, Giacometti, Klimt, Rodin, Miro, Van Gogh, Warhol, dans une installation d’une intelligence rare. J’étais tout simplement éblouie.
- Le Mercato Centrale : au coeur même de la gare de Termini est installée une immense halle. On y mange de tout, des pizzas les plus savoureuses aux poissons frais, des truffes délicates aux arancini réconfortantes. Un coup de chapeau tout particulier aux cannoli, ces biscuits siciliens frits et farcis de ricotta, préparés à la minute : un pur régal.
- Un petit restaurant déniché le lundi soir par Sam : “Salotto Caronte”. Une déco moderne, une cuisine innovante, des chips de pommes de terre préparés maison à l’huile d’olive, et un accueil très sympathique. Mon coup de coeur “moderne” !
Les –
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Dommage pour la pluie, cela gâche un peu le plaisir… Mais le dépaysement était là.
- Nous séjournions près de la gare de Termini, moins touristique que la vieille ville. Si l’endroit était parfait pour tous nos déplacements, c’était aussi d’une saleté désespérante. Les magnifiques façades des palaces romains sont taguées, les volets tombent en ruine, les raccordements électriques fantaisistes et les antennes placées sur quasi tous les toits rendent une impression de grande précarité, voire d’insécurité. L’entretien du bâti, des routes, des trottoirs nuit complètement aux lieux. Comme si la beauté ne pouvait être que passée…
Le passé de Rome a fait sa splendeur, et il mérite bien quelques jours pour être exploré. Mais si vous souhaitez en profiter pleinement, mieux vaut partir un peu plus tard, vers fin avril ou mai. Quant à nous, il est quasi certain que nous retournerons en Italie… Car, même si le ciel romain était aussi gris que le ciel belge, le coeur a ses raisons, n’est-ce pas ?
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