Il faudrait se taire ou pleurer, il faudrait renoncer, il faudrait, il faudrait.
Non.
Approche-là, mon amour, humain fragile à mes côtés, viens-là, que l’étreinte, que l’effroi, et que la chaleur de ta peau contre la mienne. Nous n’étions pas là. Enfin si, il y a quelques jours, chacun à son tour, nous sommes passés par là. Pour des vacances, pour aller travailler, pour accompagner un proche sur le départ, pour prendre cet avion, ce métro, ce train. Ces sourdes intuitions depuis des mois, que je murmure parfois à nuit tombée, comme pour déposer un fardeau. Ces sombres pressentis, nous les avions, tous, ou beaucoup. Les politiques l’annoncent, les guerriers le revendiquent, les sages se taisent. La peur et l’intelligence ne font pas bon ménage.
“Je préfère l’amour »
-Un lendemain d’attentat
Garder nos portes closes ne servira de rien. Et pourtant c’est ce monde-là que nous sommes en train de construire, en refusant aux humains le sourire, le droit de vivre ailleurs que sous les bombes. Nous sommes riches, armés, et informés. Rien de cela ne nous donne les moyens d’empêcher la barbarie. Il neige sur Montréal et nous avons du chagrin.
Pardon pour l’offense, mais je préfère l’amour.
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